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Création de l’AES et retrait de la CEDEAO : « Au-delà même de ces trois pays, c’est une chance pour toute l’Afrique » (Dr Windata Zongo, enseignant, spécialiste en diplomatie)

La création de l’Alliance des États du Sahel (AES) et le retrait des trois pays (Burkina, Mali et Niger) de la CEDEAO suscitent autant d’interrogations pour les citoyens des pays concernés que des analyses sur les enjeux. Ces actes resteront pour longtemps encore, et pour diverses raisons, des sujets majeurs d’actualité. C’est ce que révèle également cette interview accordée par l’enseignant dans des universités et instituts publics au Burkina et en Europe, spécialiste en diplomatie, relations internationales et bonne gouvernance, Dr Windata Zongo.

Lefaso.net : Vous qui vous intéressez aux questions de géopolitique et de la vie des institutions internationales, avec quelle analyse avez-vous accueilli l’information, d’abord de la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et ensuite du retrait des trois pays (Burkina, Mali et Niger) de la CEDEAO ?

Dr Windata Zongo : D’abord, permettez-moi de formuler, même si ce n’est plus d’actualité, mes vœux d’une année marquée par encore plus de territoires reconquises et de populations sécurisées. Je profite aussi témoigner de la reconnaissance aux FDS (Forces de défense et de sécurité), aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et compatir à la douleur des familles de ces forces combattantes tombées dans les champs de bataille. Nous ne pourrons jamais assez leur témoigner la reconnaissance qu’elles méritent, pour s’être sacrifiées pour le peuple.

Pour revenir à votre question, je dirai qu’à partir du moment où le constat est fait que la CEDEAO est devenue empiriquement illégitime, et que les trois pays en avaient tiré la conclusion en créant l’AES (Alliance des États du Sahel), on ne peut donc pas être surpris de ce pas supplémentaire qu’est la sortie de l’organisation ; puisqu’ils ne se sentent plus concernés par elle et ce qu’elle entreprend. C’est juste la suite logique d’un processus qui, à mon avis, n’est pas encore achevé.

Une certaine opinion croit à un coup de bluff pour ce qui est du retrait de la CEDEAO, une façon pour ces trois pays qui vivent tous une transition avec des militaires, de se soustraire des contraintes des organisations internationales et négocier des faveurs. Mais au regard des discours hostiles dans les trois pays de l’AES, peut-on dire aujourd’hui que la rupture avec la CEDEAO est consommée ?

Ceux qui pensent cela ont certainement des raisons d’émettre cette hypothèse. Moi, je crois que c’est simplement une volonté de s’organiser autrement dans l’objectif de lutter de manière efficace contre ce phénomène du terrorisme dans le court terme. Dans les moyen et long termes, il s’agit pour ces pays de penser autrement un modèle de gouvernance communautaire, surtout avec cette décision insensée de la CEDEAO sur le dossier du coup d’État nigérien. Et donc, effectivement, il y aura une rupture verticale avec la CEDEAO. Je crois toutefois que des interactions de type horizontal seront actionnées avec la CEDEAO dans le cadre de l’AES.

Quels sont les scenarii possibles, en termes d’évolution, tant pour ce qui est du retrait de la CEDEAO que de l’avenir même de l’AES ?

Mais à partir du moment où ils sont sortis de la CEDEAO, la logique est qu’ils soient dans l’objectif d’une consolidation multidimensionnelle de l’AES, de sorte à ce qu’elle soit ce que la CEDEAO aurait dû être, à savoir un ordre sécuritaire sous-régional assumant empiriquement son rôle. Même si ici, on parlera plutôt d’un ordre sahélien. Le ministre malien des Affaires étrangères a d’ailleurs déclaré cela lorsqu’une question lui avait été posée sur la CEDEAO.

Dans des interviews que vous nous avez accordées entre 2016 et 2020, vous souligniez la nécessité pour les institutions sous-régionales (CEDEAO, CEMAC…) et continentale (UA) de jouer pleinement leur rôle dans la construction des États, pour être en phase avec leurs populations. Concrètement, qu’est-ce qui fait la faiblesse de ces organisations africaines et que faut-il pour combler les insuffisances ?

Mais je confirme ma position. Et d’ailleurs, l’actualité géopolitique ouest-africaine confirme ce que je craignais. Toute analyse faite, on voit que cette structure régionale et les ordres sous-régionaux africains ne sont juste que des forums de chefs d’État, lesquels ne se préoccupent pas réellement des aspirations des populations. Pour le cas de l’UA (Union africaine), les jeux de puissances en son sein ne permettent pas une harmonisation en matière de prise de décision. Je peux citer ici des rivalités Afrique du Sud-Égypte, Algérie-Maroc, Afrique du Sud-Nigeria… ; tout cela nous avait coûté une option claire et régionale contre la volonté française d’envahir la Lybie par exemple, et il y a d’autres cas.

Pour la CEDEAO, je crois que la charte de Dakar sur la bonne gouvernance constitue le principal problème. Il ne faut pas simplement demeurer dans le normativisme en décrétant qu’il faut instaurer la démocratie. Il faut aussi dresser un arsenal coercitif dissuasif contre la mauvaise gouvernance, parce que tous les régimes démocratiques renversés depuis là avaient certes la légitimité des urnes, mais dans la gestion du pouvoir, c’était le chaos. Vous savez, si vous gouvernez bien avec des politiques de redistribution claires et une transparence dans la gestion des ressources de l’État, sans clientélisme ni corruption, l’idée même du coup d’État ne viendrait même pas dans la tête d’un militaire à plus forte raison son encensement par les populations, comme on a pu le voir ici, mais aussi au Mali, au Gabon et au Niger. Donc, il faut que ces structures mettent l’accent sur le modèle de gouvernance, ne pas se contenter de citer, de condamner les seuls coups d’État militaires et fermer les yeux sur les coups d’État constitutionnels et la mal-gouvernance avec un arsenal coercitif dissuasif. C’est ce que les populations attendent de ces ordres.

Au-delà de celles africaines, il n’y-a-t-il pas une véritable crise entre les institutions de façon générale et les populations, lorsqu’on sait que les forces de l’ONU ont été déclarées non-grata au Mali et récemment au Congo, pour insuffisances de résultats ?

Oui, mais c’est la même situation de jeux de puissances dans cette organisation et la capacité qu’un État a, à l’utiliser pour son intérêt national, tout en brandissant l’argument d’une contribution en faveur de la sécurité internationale, comme cela est souvent le cas dans les dossiers où des grandes puissances ont des intérêts. On se rappelle du cas de la Côte d’Ivoire avec l’ONUCI que le régime du président Gbagbo critiquait. Les petits États ne sont plus dupes. Tout ce qui arrive est le résultat d’une bonne lecture de la situation des gouvernants de ces pays.

Le retrait des trois pays de l’AES peut-il avoir un impact négatif sur la CEDEAO ?

Bien-sûr ! Déjà, en termes d’image, c’est le résultat d’un échec de la posture de l’intégration. Ensuite, dans le champ géopolitique, vous voyez clairement que la CEDEAO perd son poumon, qui est le Sahel. Donc, plus de possibilité de faire la jonction avec le grand Moyen-Orient. Enfin, le modèle économique en prend aussi un coup. Mais c’est dans les deux sens.

Certains analystes pensent que le fait de ne plus avoir de débouchés maritimes est déjà un inconvénient majeur pour les pays de l’AES. Quelle est votre analyse par rapport à cela ?

Ces analystes ignorent un fait : il ne s’agit pas ici d’une dépendance, mais plutôt d’une interdépendance. Ce qui veut dire que chacun a besoin de l’autre. Si vous avez la mer et que personne ne vient, dites-moi, comment vous rentabilisez les investissements ? Vous remarquerez d’ailleurs le changement de discours du président Talon (Patrice, président du Bénin, ndlr) à ce sujet, avant même la levée des sanctions de la CEDEAO. Rappelez-vous aussi que ce discours avait été brandi par les gouvernants ivoiriens durant la crise du début des années 2000 avec le Burkina Faso, mais au finish, le directeur général du port autonome d’Abidjan avait fait le déplacement à Ouaga, spécialement pour renouer avec le Burkina Faso. Je dirai même que ce sont les pays de l’AES qui sont en position de force, dans la mesure où ils ont la possibilité de discuter avec quasiment tous les pays membres de la CEDEAO actuelle ; puisqu’ils disposent tous d’un accès à la mer et ont besoin de partenariats.

On assiste, ces dernières années, à une sorte de ruée des puissances (Russie, Turquie, Chine…) vers le continent africain, dans une sorte de bataille avec des partenaires traditionnels. La création de l’AES et le retrait de la CEDEAO ne sont-ils pas finalement la conséquence de la rivalité entre puissances plutôt que des actes qui procèdent vraiment d’une vision des trois dirigeants au Burkina, Mali et Niger ?

La création de l’AES est une initiative diplomatique de ces trois pays et on ne peut pas leur enlever cela. Cette initiative est favorisée par la reconfiguration de l’espace géopolitique mondial, marqué par l’équilibrage de la puissance. Les relations internationales ne sont plus occidentalo-centrées. Vous avez les puissances révisionnistes qui ont travaillé à créer un multilatéralisme de contestation qui a fait ses preuves dans les champs diplomatiques, mais surtout économico-financiers. Je pense que cette situation, au-delà même de ces trois pays, est une chance pour toute l’Afrique. Il faut diversifier les partenariats plutôt que de demeurer dans un système traditionnel asymétrique et qui a montré ses limites. Et si cela n’est pas incompatible avec les aspirations de puissances révisionnistes, c’est de bonne guerre pour nos États, même si certains y voient plus une conflictualité proxy de nations expansionnistes.

Pour une certaine opinion, derrière la CEDEAO se cache la France ; et derrière l’AES, la Russie. Votre commentaire ?

Que la France soit derrière la CEDEAO est su, parce que le président français lui-même l’a implicitement fait savoir dans ses déclarations. J’attends pareille intervention des gouvernants russes pour pouvoir affirmer que ce pays est effectivement derrière l’AES. Pour le moment, je n’en ai même pas la présomption. Mais c’est une hypothèse qui, si elle se réalise, contribuera à équilibrer les relations entre ces deux institutions.

La Russie est la puissance la plus en vue et la plus cotée dans cette situation ; d’ailleurs, le pays avait déjà annoncé son retour sur le continent à la faveur du premier sommet Russie-Afrique en juillet 2019. Les États africains peuvent-ils bénéficier de cette puissance, ce qu’ils n’ont pas reçu des autres ? Autrement, quel est l’avantage pour un État africain en voie de développement d’opter pour la Russie au lieu des partenaires traditionnels ?

Toute nation économiquement puissante et aspirant à la sécurisation de ses approvisionnements est obligée de se tourner vers l’Afrique, à cause de l’abondance des ressources naturelles. Il n’y a pas que la Russie ou les partenaires traditionnels. Maintenant, existe une multitude de sommets entre l’Afrique et plusieurs pays : Russie, France, Turquie, Japon, Chine, Inde, Arabie Saoudite, … L’Afrique doit donc avoir conscience de n’être plus la périphérie, mais plutôt le centre du monde et doit, de ce fait, travailler à accroître ses marges de manœuvres dans les négociations ; puisqu’elle est en position de force. Et pas seulement avec les partenaires traditionnels ou la Russie, mais avec l’ensemble de ces pays demandeurs.

Il y a des sanctions européennes qui pèsent sur la Russie, du fait de la guerre qui l’oppose à l’Ukraine, un conflit dont la fin n’est visiblement pas pour demain. Ces sanctions ne vont-elles pas porter un coup à l’ancrage russe, notamment en termes d’accompagnement aux États africains qu’elle est en train de ‘‘conquérir’’ ?

Pas du tout. Vous savez, la stratégie russe est loin d’être un feu de paille. C’est quelque chose qui a été élaboré depuis le début du millénaire avec la mise en place de ressources nécessaires, tant dans les champs financier et économique que diplomatique, militaire et médiatique. Ils bénéficient, en plus de cela, de circonstances historiques favorables en Afrique francophone. Ils sont prêts, comme le montre la stabilité de l’économie qui subit les sanctions internationales, parce que les plages de sanctions qu’ils connaissent parfaitement ont été anticipées.

Par exemple, ils ne sont pas dans le système Swift, ils ont la NDB comme banque, et continuent de commercer avec leurs partenaires qui, eux, n’utilisent pas le dollar pour la grande majorité et n’ont plus peur des tentatives d’intimidation. Vous vous souvenez du gouvernant indien dont le pays est un grand importateur du pétrole russe, qui a répondu à une injonction du président américain Joe Biden en visite sur place, en indiquant que le temps où on pouvait leur dicter ce qu’ils devaient faire est révolu. L’interdépendance aussi fait que les sanctions impactent beaucoup d’entreprises européennes commerçant avec la Russie et qui commencent à faire du lobbying auprès des gouvernants pour que cela prenne fin, comme c’est le cas en Allemagne, en France et en Pologne.

Les tentatives d’intimidation contre les gros partenaires russes sont restées vaines… Et vous voyez que les investissements russes et les ressources pour l’expansion en Afrique n’ont pas décru en Afrique. Non, je ne pense pas que les sanctions auront un impact sur l’offensive russe en Afrique. Ils sont économiquement prêts pour supporter cela dans la durée. Quid de l’Europe ? On verra avec l’inflation galopante et la montée de la grogne sociale.

Les pays de l’AES disposent-ils effectivement de ressorts pour pouvoir tirer profit de cette ruée des puissances-là ? En clair, il ne s’agit-il pas en réalité de quitter un cercle vicieux pour un autre, si les conditions ne sont pas réunies ?

D’abord, ils ont tout ce qu’il faut comme ressources naturelles et humaines pour cela. En plus, comme je vous l’ai dit, les circonstances géopolitiques le permettent. Enfin, il n’existe pas une autre occasion historique de réduire cette domination française tant décriée par les élites politiques de ces pays-là que celle qui vient de se présenter.

Comme les autres puissances, la Russie est intéressée par les ressources naturelles du continent, nécessaires au soutien de la production dans son secteur industriel (manganèse, bauxite, diamant…), et aux secteurs à forte croissance sur le continent (télécommunications, ouvrages hydro-électriques, chemin de fer…). À cela s’ajoute une politique persuasive qui a consisté à supprimer, en mars 2018, une dette de 20 milliards $ contractée par des pays africains (selon une publication en janvier 2018 de la revue diplomatique africaine 2018). Ce qui fait dire à certains observateurs que l’Afrique n’est pas sortie de l’auberge. Que faut-il donc aux États africains pour réellement tirer dividendes de leurs richesses dans ce jeu de repositionnement des puissances ?

Ce que vous dites est vrai et a même été reconnu sans gants par le ministre russe des affaires étrangères à l’ONU, l’an dernier, lorsqu’il a affirmé que les Russes sont intéressés au même titre que les Occidentaux par les matières premières en Afrique. La différence est que le discours ne se fait pas dans une logique commandement-obéissance comme c’est très souvent le cas avec l’Occident. Cela se fait dans un discours franc qui respecte la volonté des gouvernants africains. Il existe certes une asymétrie dans la relation qui est preuve de domination, mais on passe quand même d’une domination subie à une domination voulue, dans la mesure où ce sont les États qui choisissent le partenaire et les besoins ; et cela constitue déjà une avancée dans la quête de la souveraineté.

Un de nos lecteurs, qui avoue s’inquiéter du ‘‘tout militaire’’ dans la conception de la lutte anti-terroriste, notamment au Burkina, m’a transféré ce passage tiré d’une interview que vous nous avez accordée en janvier 2017 sur l’actualité nationale, marquée alors par la généralisation des attaques terroristes : « On a deux types de solutions : soit on passe par la coercition, soit par la négociation. La coercition soigne juste les symptômes. Par contre, la négociation est beaucoup plus profonde. Je pense que c’est cette méthode-là qu’il faut. Bien entendu, quand les actions se radicalisent, l’État doit aussi apporter des réponses radicales. Toutefois, je pense que la question sécuritaire dans la zone du Sahel est antérieure à la création des États dans cette zone. La préoccupation, c’est comment trouver une solution durable à ce problème. Comment, à partir d’un pays comme le Mali, le Niger…, on peut trouver des solutions endogènes, de telle sorte que les gens ne soient pas obligés de traverser les frontières pour venir s’en prendre aux populations burkinabè. La question ne concerne pas seulement les gouvernants du Burkina mais, d’une manière globale, tous les pays de la zone. Je pense qu’il faut plus impliquer dans les négociations, les acteurs des mouvements insurrectionnels ; parce qu’en définitive, les revendications sont d’ordre sociétal et historique. En ce moment, l’heure est à la sécurisation des populations contre ces attaques terroristes, mais sur le long terme, que faire ? La coercition permet de lutter contre le basculement dans le terrorisme, elle permet de régler le problème du désordre régnant en ce moment dans la zone du Sahel, mais résout-elle en profondeur la question sociétale ? Je pense que dans cette perspective, la négociation ne doit pas être mise au placard au profit exclusif de la violence légitime ». Quel est le commentaire que vous pouvez aujourd’hui faire de ce passage, au regard de la situation sécuritaire actuelle, non seulement au Burkina, mais également dans les deux autres États (Mali, Niger) que vous avez évoqués dans ladite interview ?

Cette question m’a même été posée il y a quelques jours en cours. Pour répondre, permettez-moi d’abord de rectifier une chose qui est que la stratégie actuelle du gouvernement n’est pas le tout militaire. La partie non-coercitive existe et est laissée à l’appréciation des terroristes. Celui qui dépose les armes et qui fait acte de reddition est accueilli dans des centres de réinsertion sociale qui existent bien et qui prestent. Vous avez même vu un reportage de la RTB, il y a quelques mois, montrant des cas de terroristes dans cette situation et qui ont même appelé leurs ex-collaborateurs au dépôt des armes et à revenir dans le droit chemin. Ce qui veut dire que l’État, dans sa stratégie, utilise le bâton et la carotte. Pour la seconde partie de votre question, je vous dirai comme je le répète toujours qu’il faut contextualiser. Si vous faites une analyse sociologique de cette conflictualité, que ce soit ici ou au Mali, vous verrez qu’il y a deux grandes étapes. Une première durant laquelle des groupes terroristes assumaient les attaques qui étaient le plus souvent contre les forces de défense et de sécurité et les autres symboles de l’État, et avec des revendications irrédentistes. Cela veut dire que l’origine du problème est sociétale.

C’est durant cette époque que l’interview avait été faite et effectivement dans ce cas de figure, il faut penser à la négociation à cause de son coût en vies humaines et en ressources et de la valeur ajoutée qu’elle offre, puisque l’interlocuteur est connu, les revendications aussi. Là, on parvient au mieux à un consensus ou, au pire, à un compromis ; mais en tout cas, à une œuvre commune. En ce moment, nous assistons à une seconde étape avec des attaques massives sur les populations, des interlocuteurs qui ne s’assument pas et des dégâts psychologiques importants sur la société qui demande que l’État assume son rôle qui est de garantir la sécurité, quoi qu’il en coûte. Cela légitime l’approche militaire qui est la partie importante de la stratégie globale. Mais elle n’est pas l’unique option sur la table.

L’Afrique peut-elle, au stade actuelle, se passer de l’expertise occidentale en matière de lutte contre le phénomène terroriste ?

Comment expliquez-vous alors le fait que les partenariats noués par les États sahéliens et qui ont un impact positif sur le terrain soient du sud global ? Nos États sont capables d’en finir avec ce phénomène et vont le faire. Nos forces de défense et de sécurité disposent de ressources humaines légitimes pour cela. C’est l’absence de moyens logistiques qui crée les problèmes, comme on a pu le voir dans les pays du Sahel. Avec de la logistique de pointe, pas besoin d’aller voir chez Paul ou Pierre pour des questions de stratégie.

Au Soudan, à l’Est du Congo, au Nigeria, en Libye, pour ne citer que ces pays, des crises, les unes aussi vieilles que les autres, persistent, dans une impuissance, voire indifférence, des organisations régionales et continentale africaines. Que pensez-vous finalement de ce manque d’intérêt sur le continent vis-à-vis de ces conflits qui fouettent ces États africains ? Quelles peuvent être les solutions pour mettre fin à la souffrance des populations concernées ?

Vous avez même oublié le terrorisme au Burkina Faso et au Mali dans cette liste. Je vous renvoie à la conclusion des travaux du sommet de l’Union africaine d’Accra en 2007 au cours de laquelle ce débat avait déjà eu lieu et pour lequel, le président Compaoré avait préconisé la consolidation des ordres sous-régionaux pour plus d’efficacité dans la gestion des crises. Et il n’avait rien inventé en disant cela, puisque la subsidiarité est le principe même de la charte de l’ONU dans la résolution des conflits, mais il avait constaté une volonté de certains chefs d’État de l’époque de sauter cette étape pourtant importante. Je m’aligne sur cet avis et pense que pour ce faire, il faudrait, dans cette consolidation des ordres sous-régionaux, travailler à ce qu’ils se légitiment empiriquement. Sinon, on parviendra à des coquilles vides comme l’est la CEDEAO actuelle et cela se répercutera par une indifférence de ces structures sur la question de la résolution des conflits, alors que cela fait pourtant partie de leur prétention de posture.

Au moment où nous réalisons cette interview, le président russe, Vladimir Poutine, vient d’être réélu par un score écrasant. Quel impact peut avoir cette réélection dans les relations internationales, en particulier sur le continent africain ?

Dans le champ des relations internationales comme en Afrique, je dirai que c’est une continuité.

À vous les derniers mots pour clore…

En dehors de l’effectivité de la reconquête intégrale du territoire, je voudrais juste dire bravo au gouvernement pour la politique agricole entreprise. On voit un dynamisme à ce niveau et c’est vraiment encourageant. C’est quelque chose de primordial pour tout pays, surtout le nôtre. Aucun pays ne peut aspirer au développement voulu sans une politique agricole audacieuse. Regardez les politiques agricoles des BRICS, lesquelles s’inspirent de celles initiées des décennies plus tôt par les grandes puissances qui ont d’ailleurs longtemps utilisé ce champ à des fins diplomatiques. Toute souveraineté commence par le champ alimentaire et, là, vraiment on ne peut que se réjouir de cette volonté gouvernementale d’accorder à l’agriculture le rôle qui lui revient dans le champ économique. On voit le ministre Sombié qui ne ménage aucun effort pour ce faire, avec les autres intervenants dans la réalisation de la politique publique. Vraiment, cela nous réjouit tous et on prie Dieu qu’en plus de la reconquête complète du territoire qui ne saurait tarder, l’objectif de cette politique agricole soit bientôt un succès total et durable.
Interview réalisée en ligne par

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

Nucléaire : « Les centrales sont construites en fonction des spécificités. Pour les pays du sahel, ce sont des centrales modulaires » (responsables de Rosatom)

En marge du XIIIè forum international sur l’énergie nucléaire (Atomexpo-2024), l’Agence fédérale de l’énergie atomique, Rosatom, a organisé avec des journalistes invités à travers le monde, jeudi, 28 mars 2024, une immersion dans son usine de construction mécanique (ZiO-Podolsk), située dans la ville de Podolsk, au sud de Moscou.

Cette séance a pour but de permettre aux journalistes invités au forum international sur l’énergie nucléaire, dont il (Rosatom) est d’ailleurs l’initiateur, de comprendre le processus de production du nucléaire et de découvrir le dispositif technologique mis en place à cet effet. ZiO-Podolsk se présente comme spécialiste en équipements, développement et en approvisionnements en centrales et énergie nucléaires, et dont la construction de la première centrale nucléaire remonte à 1952-1954.

Ici à Podolsk, l’entreprise du géant du nucléaire déroule des activités depuis 105 ans maintenant (en mai 2024, elle fêtera son 105è anniversaire, selon ses responsables).

Le directeur général de Zio-Podolsk, Anton Lebedev.

Après une séance de briefing sur la vie et le fonctionnement de l’entreprise, ses réalisations à travers le monde, ses projets en cours et les perspectives, faites par le directeur général, Anton Lebedev, et ses proches collaborateurs, les hôtes ont eu droit à une visite guidée dans les ateliers de la chaîne de fabrication des réacteurs et autres pièces du nucléaire.

Rosatom, ce sont au total onze grands ateliers, auxquels s’ajoutent des sous-ateliers. Quatre domaines de compétences : les centrales électro-nucléaires, les centrales thermiques, les centrales pour les navires et le matériel pour le ministère de la défense.

La séance de briefing a permis aux journalistes venus à travers le monde, de poser, et sans tabou, de nombreuses questions sur le sujet.

« Les dernières méthodes de gestion et d’ingénierie industrielle, ainsi qu’un personnel hautement qualifié assurent la qualité et la fiabilité du matériel fabriqué. Les équipements de l’usine fonctionnent dans plus de 50 pays. Le personnel de très grandes compétences », présentent les responsables de l’entreprise, qui n’ont de cesse souligné le mérite de cette technologie, tant pour les pays développés que ceux en voie de développement.

Ils expriment la certitude que l’énergie nucléaire peut faire l’épanouissement des populations à travers le monde.

« Il reste dans le monde, des endroits considérables qui sont privés d’accès à électricité. Dans certains d’entre eux, la construction de grandes centrales électriques n’est pas justifiée du point de vue économique, et dans d’autres, cela est impossible, en raison de spécificités fonctionnelles. Dans de tels cas, le SNPP (Petites centrales nucléaires) peut être la seule solution, et la demande pour de telles centrales nucléaires connaît une tendance à la hausse. Aujourd’hui, la société d’État Rosatom propose donc à ses clients, de petites centrales nucléaires, en versions terrestre et flottante (sur l’eau, ndlr) basées sur des réacteurs de pointe », renseignent les dirigeants de ZiO-Podolsk.

Ici, le chargé de productions pour la centrale nucléaire, Kiselev Sergei, qui a conduit la visite, présentant une des composantes d’un réacteur en construction.

Quid des pays sahéliens comme le Burkina ?

« Le processus de fabrication prend en compte la spécificité des zones, à hauteur du choix des matériaux qui vont être retenus pour faire telle ou telle pièce, de manière à aboutir au résultat escompté. Ce qui est absolument nécessaire, quand on se met à la fabrication de l’ensemble des réacteurs, c’est de bien prendre en compte tous les détails spécifiques du climat, et après avoir fait de la prospection sur les spécificités de la zone, comme celle du Burkina Faso. Pour des pays comme le Burkina, ce sont donc les petites centrales modulaires qu’on adapte au contexte. Aujourd’hui, nous avons même lancé un projet de fabrication de ce type de centrale, centrale modulaire.que nous allons mettre ici en Russie, car le pays a des régions très éloignées de sources d’eau », explique le directeur adjoint en charge de l’électronucléaire et le développement de produits nouveaux, Valentin Saransky, suite à une question en lien avec l’option du gouvernement burkinabè d’aller au nucléaire.

Valentin Saransky

« Les centrales sont donc construites au besoin. Pour les pays qui ont des débouchées maritimes, ce sont des centrales flottantes et pour les pays sans débouchées maritimes, ce sont les centrales modulaires », dévoile-t-on au cœur du nucléaire.

Bien avant, c’est le premier directeur général adjoint en charge du développement de l’entreprise et des affaires internationales de Rosatom, Kirill Komarov, qui, à la faveur de la conférence de presse bilan du XIIIè forum international sur l’énergie nucléaire, estimait que “le nucléaire est parfaitement jouable avec des contextes différents’’.

Il soutient qu’en plus d’être de l’énergie pure, qui respecte l’environnement, le nucléaire a l’avantage de ne pas faire recours au carburant avec ses risques de variation des prix ou soumis aux caprices du climat. « L’énergie nucléaire n’est pas dépendante de la météo, du vent, du soleil. L’Afrique a besoin de projets nucléaires. Tous les pays du monde passent par le même processus ; au début, les gens ont toujours peur et c’est normal. Mais l’approche de Rosatom consiste à pouvoir donner des informations justes, honnêtes aux populations. Les règles de sécurité sont strictes », vante Kirill Komarov.

Des ingénieurs en pleine construction dans un atelier.

Les dirigeants de Rosatom se veulent également rassurants en ce qui concerne le volet sécurité, en relevant que le dispositif prend en compte également toutes les recommandations de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique). « Tous les risques liés à l’exploitation d’une centrale nucléaire sont pris en compte dans l’étape de la prospection (les études de faisabilité tiennent compte du contexte, y compris sécuritaire, d’éventuels accidents, des intempéries, etc.) », détaille-t-on.

En ce qui concerne la gestion de la technologie nucléaire, les responsables de Rosatom ont leur politique, qui consiste à doter les Etats eux-mêmes de capital humain. « Nous misons sur la formation des ressources humaines. Ce sont environ 5 000 étudiants africains qui sont actuellement en formation dans les universités russes dans des segments du nucléaire. Le nucléaire, ce n’est pas une boîte noire qui sera exportée en Afrique. Au Burkina, ce sont des Burkinabè qui vont être formés pour gérer la centrale », a étalé Kirill Komarov.

O.L.O.
De Podolsk, Russie
Lefaso.net

Direction générale de l’UNESCO : Le candidat égyptien Khaled EL-ENANY sollicite le soutien du Burkina

(Ouagadougou, 28 mars 2024). Le Président de la Transition, Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE a reçu en audience ce jeudi après-midi, Khaled EL-ENANY, ancien ministre en charge du Tourisme de la République arabe d’Egypte et candidat au poste de directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO).

L’ancien ministre égyptien a indiqué être actuellement dans une tournée africaine pour rencontrer les autorités des différents pays en vue d’échanger avec eux sur son programme électoral.

« Je viens d’arriver au Burkina et j’ai eu l’honneur d’être reçu par son Excellence le Président de la Transition. Je lui ai présenté ma candidature, partagé avec lui les grandes lignes de ma vision électorale et demandé à son Excellence de soutenir ma candidature en tant que candidat africain », a indiqué Khaled EL-ENANY à sa sortie d’audience.

Selon lui, il a également échangé avec le Chef de l’Etat sur les aspirations, les enjeux et les attentes du Burkina Faso en matière d’éducation, de science et de culture dans l’optique de les inclure dans son programme.

Au cours de son séjour au Burkina Faso, Khaled EL-ENANY va également rencontrer le ministre d’Etat, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme et le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur.

L’élection du nouveau directeur général de l’UNESCO aura lieu en 2025.

Direction de la Communication de la Présidence du Faso

Burkina : L’émergence de l’AES au cœur du premier CASEM du ministère des Affaires étrangères

La première session ordinaire de l’année 2024 du Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM) du ministère des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur s’est tenue ce mercredi 27 mars 2024. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le premier responsable du département, Karamoko Jean-Marie Traoré.

Conseil de ministres oblige, les travaux de cette première session ordinaire du Conseil d’administration du secteur ministériel du ministère des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur a débuté dans la matinée sans le ministre, empêché en raison de l’hebdomadaire rencontre de l’exécutif.

C’est dans l’après-midi que Karamoko Jean-Marie Traoré a marqué de sa présence le cérémonial d’ouverture. Organe participatif d’administration, de gestion, d’évaluation et de projection, le CASEM permet aux travailleurs du ministère des Affaires étrangères de faire le bilan des réalisations de 2023, de réfléchir sur les actions futures afin de relever les défis qui se présenteront au département en charge de la diplomatie. Lors de la dernière évaluation des membres du gouvernement par le Premier ministre, le département dirigé par Karamoko Jean-Marie Traoré s’en est sorti avec un taux de performance de 83% en 2023.

Le chef de la diplomatie burkinabè, Karamoko Jean-Marie Traoré, saluant ses collaborateurs à son arrivée pour le cérémonial d’ouverture

Le rôle de la diplomatie dans l’émergence de l’Alliance des États du Sahel et dans la lutte contre le terrorisme sont notamment les principaux points au menu de ces échanges. Cette session ordinaire se tient sous le thème : « Enjeux de l’émergence de l’Alliance des États du Sahel (AES) dans le contexte de la lutte contre le terrorisme : Rôle de la diplomatie ».

Selon le ministre Karamoko Jean-Marie Traoré, ce thème d’actualité permettra aux participants d’examiner et d’appréhender les enjeux de cette nouvelle organisation qu’est l’AES et de dégager la place et le rôle que doit jouer la diplomatie pour son opérationnalisation effective. « En effet, le 16 septembre 2023, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont décidé souverainement de mettre en place un mécanisme de coopération stratégique et dynamique, une architecture de défense collective et d’assistance pour faire face à leurs problèmes communs », explique-t-il.

Karamoko Jean Marie Traoré, ministre des affaires étrangères a assuré que son département jouera sa partition pour l’opérationnalisation et l’atteinte des objectifs de l’AES

« Comme vous le savez, notre sous-région et particulièrement la zone sahélienne est confrontée depuis des décennies à une crise sécuritaire causée par l’hydre terroriste. Cette crise aux conséquences multiples, multiformes et multidimensionnelles, impacte tous les efforts de développement des pays de la zone. Aussi, la conjecture internationale, régionale et sous-régionale, la méfiance et les appréhensions de certains partenaires et organisations vis-à-vis des régimes de transition en cours dans les trois pays nous amènent à trouver des solutions endogènes pour faire face aux défis sécuritaires et de développement », a ajouté Karamoko Jean-Marie Traoré.

Pour le ministre burkinabè des affaires étrangères, au regard de ce contexte national, régional et international, la création de l’AES présente sans doute de nombreux défis mais aussi des enjeux majeurs d’ordre politique, sécuritaire, économique et de développement. « En prenant l’engagement de garantir l’intégrité territoriale de ses Etats membres, leur souveraineté politique et économique, l’AES, à travers sa vision et ses objectifs, nécessite d’être promue et appropriée par les populations concernées », précise Karamoko-Jean-Marie Traoré.

Les participants à cette cérémonie d’ouverture

De ce fait, le chef de la diplomatie burkinabè indique que la diplomatie de ces trois pays doit s’investir davantage pour faciliter ce processus de promotion et d’appropriation des idéaux de l’AES, d’œuvrer à son opérationnalisation effective, susciter l’adhésion individuelle et collective des citoyens de ses pays membres, mobiliser les ressources et les énergies pour son affirmation en tant que force de coopération, d’assistance mutuelle et de développement.

Photo de famille

Le Burkina Faso y est pleinement engagé. Karamoko Jean-Marie Traoré a assuré que son département, au regard de ses missions et attributions, jouera pleinement sa partition pour l’opérationnalisation, le fonctionnement et l’atteinte des objectifs de l’AES.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

Compte rendu du Conseil des ministres du mercredi 27 mars 2024

Le Conseil des ministres s’est tenu à Ouagadougou, le mercredi 27 mars 2024, en séance ordinaire, de 09 H 00 mn à 13 H 58 mn, sous la présidence de Son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président de la Transition, Président du Conseil des ministres. Il a délibéré sur les dossiers inscrits à son ordre du jour, entendu des communications orales, procédé à des nominations et autorisé des missions à l’étranger.

I. DELIBERATIONS

I.1. AU TITRE DE LA PRESIDENCE DU FASO

Le Conseil a adopté un rapport relatif à une autorisation pour le remplacement de l’attributaire du marché d’acquisition de trieuses optiques.

Le Gouvernement du Burkina Faso a adopté en Conseil des ministres le 31 mai 2023, l’Initiative présidentielle pour la production agricole 2023-2024. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette initiative, il est prévu l’acquisition de trieuses optiques pour l’atteinte des objectifs de la composante « Initiative d’urgence pour l’intensification de la riziculture au Burkina Faso sur 4000 hectares ».

Pour ce faire, un marché d’un montant total de cent quatre-vingt-trois millions soixante-huit mille neuf cent sept (183 068 907) F CFA TTC a été attribué à l’entreprise ANHUI Wentao Intelligent Photoelectronic Technology Co. Ltd. qui a exigé le paiement par avance de l’intégralité du montant de la commande avant tout début d’exécution. Cependant, cette procédure de déblocage des ressources telle que souhaitée par l’attributaire ne respecte pas la règlementation des marchés publics et des délégations de service public.

Le Conseil a donc décidé du retrait du marché et sa réattribution à l’entreprise Nema Agricole du Faso (NAFASO) pour un montant de cent quatre-vingt-trois millions soixante-huit mille trois cent quatre-vingts (183 068 380) F CFA TTC, avec un délai d’exécution de quatre-vingt-dix (90) jours.

Le financement est assuré par le budget de l’Etat, exercice 2024.

I.2. AU TITRE DU MINISTERE DE LA DEFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS

Le Conseil a adopté un décret portant prorogation de la durée de la mobilisation générale et mise en garde.

Le Gouvernement du Burkina Faso, au regard de la situation sécuritaire qui prévaut sur le territoire national, a décrété la mobilisation générale et mise en garde à travers le décret n°2023-0475/PRES-TRANS/PM/MDAC/MATDS/MJDHRI du 19 avril 2023 portant mobilisation générale et mise en garde pour une période de douze (12) mois.

Cette période de mobilisation générale et mise en garde expire le 18 avril 2024, d’où la nécessité de la proroger afin de consolider les acquis et de poursuivre la lutte contre le terrorisme dans notre pays.

L’adoption de ce décret permet la prorogation de la période de mobilisation générale et mise en garde de 12 mois, pour compter du 19 avril 2024 à zéro heure, afin de continuer la mobilisation des ressources, de restaurer la sécurité et assurer la protection des populations et de leurs biens contre la menace et les actions terroristes.

I.3. AU TITRE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES, DE LA COOPERATION REGIONALE ET DES BURKINABE DE L’EXTERIEUR

Le Conseil a adopté un rapport relatif à une demande d’agrément pour la nomination d’un Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République islamique du Pakistan auprès du Burkina Faso.

Le Conseil a marqué son accord pour la nomination du Général Major Anjum ANAYAT, en qualité d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République islamique du Pakistan auprès du Burkina Faso, avec résidence à Tripoli, en Libye.

I.4. AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DE LA PROSPECTIVE

Le Conseil a adopté un décret portant autorisation d’octroi d’une Garantie souveraine au profit de la Société Baykar Makina San. Ve Tic. AS Corporation.

L’Etat du Burkina Faso a déjà eu à signer des contrats avec la Société Baykar Makina San. Ve Tic. AS Corporation pour l’acquisition de matériels de défense et de sécurité au profit des Forces armées nationales.

Ce décret vise à matérialiser un nouveau contrat entre l’Etat burkinabè et la Société Baykar Makina San. Ve Tic. AS Corporation, conformément à l’article 36 du décret n°2022-0273/PRES-TRANS/PM/MEFP du 31 mai 2022 portant règlementation générale de l’endettement public et de la gestion de la dette publique.

Le décret autorise l’octroi d’une Garantie souveraine à la Société Baykar Makina San. Ve Tic. AS Corporation, pour un montant de 207 836 335 USD, soit environ cent vingt-quatre milliards six cent quatre-vingt-quatre millions trois cent vingt un mille neuf cent soixante-quatre (124 684 321 964) F CFA.

L’adoption de ce décret permet la finalisation du contrat avec ladite société en vue du renforcement des capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité.

I.5. AU TITRE DU MINISTERE DE LA SANTE ET DE L’HYGIENE PUBLIQUE

Le Conseil a adopté un décret portant approbation des statuts de la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (CAMEG).
L’adoption de ce décret permet à la CAMEG de se doter de statuts pour assurer efficacement ses missions, conformément à la loi n°025/99/AN du 16 novembre 1999 portant règlementation générale des sociétés à capitaux publics.

I.6. AU TITRE DU MINISTERE DU DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL, DU COMMERCE, DE L’ARTISANAT ET DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES

Le Conseil a adopté un décret portant création d’une société d’Etat, dénommée Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux, en abrégé « CAMEG ».

Dans le but de résoudre le défi crucial de l’approvisionnement en médicaments de qualité à un coût accessible pour les populations, l’Etat a créé en 1992 un établissement public à caractère industriel et commercial dénommé CAMEG. La structure a évolué pour prendre le statut d’association en 1998. Cependant, cette évolution n’a pas renforcé la capacité de la CAMEG à remplir efficacement sa mission.

Afin de renforcer l’autorité souveraine de l’Etat dans la garantie de l’accès universel aux médicaments essentiels, de réguler les prix et d’assurer la qualité des produits pharmaceutiques, des décisions ont été prises. Il s’agit de :

- la dissolution de la CAMEG au cours de l’Assemblée générale extraordinaire par les membres, tenue le 22 mars 2024 ;

- la création d’une société d’Etat dénommée CAMEG à qui l’Etat cède l’actif et le passif de l’association dissoute.

La nouvelle forme juridique de la CAMEG, offre la garantie d’une structure plus solide et plus transparente pour un approvisionnement continu en produits de santé de qualité sur l’ensemble du territoire national.

L’adoption de ce décret permet de créer la société d’Etat, dénommée Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux, conformément au décret n°2000-189/PRES/PM/MCIA du 17 mai 2000 portant statut général des sociétés d’Etat.

II. COMMUNICATIONS ORALES

II.1. Le ministre de la Santé et de l’hygiène publique a fait au Conseil le bilan de la campagne de Traitement de masse (TDM) contre la filariose lymphatique qui s’est déroulée du 21 au 25 février 2024 à Fada N’Gourma (région de l’Est) et à Tenkodogo (région du Centre-Est).

La campagne de TDM contre la filariose lymphatique a permis une distribution de masse d’Albendazole et d’Ivermectine aux populations éligibles et les résultats obtenus sont de 80% de la population cible à Fada N’Gourma et de 96,93% à Tenkodogo.

La filariose lymphatique fait partie des vingt et une (21) maladies tropicales négligées répertoriées à ce jour par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces pathologies infectieuses affectent les populations pauvres et marginalisées des régions tropicales et subtropicales.

II.2. Le ministre du Développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises a fait au Conseil deux (02) communications.

La première communication est relative à la pose de la première pierre du complexe industriel textile de la société IRO-TEXBURKINA SA, le 29 mars 2024 à Sourgou, province du Boulkiemdé, région du Centre-Ouest.

La construction de ce complexe industriel textile a pour but de développer la chaîne de valeur du coton burkinabè par la fourniture des produits textiles (fils, tissus, vêtements, produits médicalisés).

Ce projet d’un coût de plus de 165 milliards F CFA, prévoit la transformation annuelle de 20 000 tonnes de fibres de coton conventionnel et biologique.

Il permettra de créer plus de 5 000 emplois directs et de milliers d’emplois indirects.
La cérémonie est placée sous le Très haut patronage de Son Excellence Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’Etat.

La seconde communication est relative à l’organisation de l’édition 2024 des Journées économiques du Burkina Faso à l’extérieur (JEB), qui auront lieu en Russie.

Les Journées économiques du Burkina Faso à l’extérieur organisées depuis 2001 visent à favoriser l’émergence du secteur privé et consolider les relations politiques, économiques et commerciales du Burkina Faso avec le reste du monde.

L’organisation de ces journées constitue également un cadre d’exploration des possibilités de partenariat avec de potentiels investisseurs étrangers en vue de soutenir le développement de notre pays.

II.3. Le ministre de l’Environnement, de l’eau et de l’assainissement a fait au Conseil une communication relative à l’organisation de la 4ème édition du Forum national de l’eau et de l’assainissement, prévue du 22 au 24 avril 2024 à Ouagadougou.

Placée sous le Très haut patronage de Son Excellence Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’Etat, l’édition 2024 a pour thème « Eau : facteur de résilience, de paix et de développement ».

Le Forum national de l’eau et de l’assainissement a pour ambition d’assurer la mobilisation citoyenne et populaire ainsi que le dialogue multi-acteurs autour des enjeux de l’eau et de l’assainissement.

Cette 4ème édition offre une opportunité aux acteurs du sous-secteur de l’eau de se concerter, de partager leurs préoccupations et de définir les actions à mettre en œuvre pour assurer un accès durable à l’eau et à l’assainissement conformément aux engagements du Chef de l’Etat inscrits dans le Plan d’actions pour la stabilisation et le développement (PA-SD).

III. NOMINATIONS

III.1. NOMINATIONS DANS LES FONCTIONS INDIVIDUELLES

A. AU TITRE DE LA PRIMATURE

- Monsieur Amado OUEDRAOGO, Mle 75 411 P, Economiste, 1ère classe, 13ème échelon, est nommé Chef de Département de la Gouvernance des infrastructures, des transports, de la communication électronique et de l’habitat.

B. AU TITRE DU MINISTERE DE LA COMMUNICATION, DE LA CULTURE, DES ARTS ET DU TOURISME

- Monsieur Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA, Mle 78 668 Y, Conseiller en sciences et techniques de l’information et de la communication, 1ère classe, 13ème échelon, est nommé Inspecteur technique des services ;

- Monsieur Assane OUEDRAOGO, Mle 334 256 M, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 3ème échelon, est nommé Directeur des marchés publics ;

- Monsieur Tegwendé Abdoul Kader Hermann KABORE, Mle 208 020 M, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 7ème échelon, est nommé Directeur de l’administration et des finances de l’Office national du tourisme burkinabè (ONTB).

C. AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DE LA PROSPECTIVE

- Madame Windwaoga Mariam KARGOUGOU/OUEDRAOGO, Mle 206 527 T, Juriste, 1ère classe, 7ème échelon, est nommée Conseiller au Secrétariat exécutif national de la Politique nationale de développement ;

- Monsieur Drissa COULIBALY, Mle 246 922 P, Contrôleur des services financiers, 1ère classe, 6ème échelon, est nommé Comptable principal des matières de l’Ecole nationale de formation agricole (ENAFA) de Matourkou ;

- Monsieur Bankpal Kpénu Cécil Germain SOME, Mle 112 445 Z, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Comptable principal des matières de l’Ecole nationale d’élevage et de la santé animale (ENESA) ;

- Monsieur Jean-Baptiste ZABRE, Mle 112 365 M, Contrôleur du trésor, 1ère classe, 7ème échelon, est nommé Comptable principal des matières de l’Ecole polytechnique de Ouagadougou (EPO) ;

- Monsieur Robert BAYILI, Mle 302 996 M, Contrôleur des services financiers, 1ère classe, 4ème échelon, est nommé Comptable principal des matières de l’Université Norbert ZONGO ;

- Monsieur Ambroise PARE, Mle 57 218 G, Contrôleur du trésor, 1ère classe, 7ème échelon, est nommé Comptable principal des matières de l’Université Thomas SANKARA ;

- Monsieur Ossokiré SEIHOUN, Mle 228 736 Z, Contrôleur des services financiers, 1ère classe, 6ème échelon, est nommé Comptable principal des matières de l’Agence nationale pour la sécurité sanitaire, de l’environnement, de l’alimentation, du travail et des produits de santé (ANSSEAT) ;

- Monsieur N’Golo Louis-Stéphane COULIBALY, Mle 303 190 F, Contrôleur des services financiers, 1ère classe, 4ème échelon, est nommé Comptable principal des matières de l’Institut national de santé publique (INSP) ;

- Madame Vivianne YEYE, Mle 219 205 X, Contrôleur des services financiers, 1ère classe, 4ème échelon, est nommée Comptable principal des matières de l’Institut national pour la formation du personnel enseignant (INFPE) ;

- Monsieur Damien KABORE, Mle 246 808 T, Contrôleur du trésor, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Comptable principal des matières de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ;

- Monsieur Martin OUEDRAOGO, Mle 345 299 G, Contrôleur des services financiers, 1ère classe, 3ème échelon, est nommé Comptable principal des matières de l’Université NAZI BONI ;

- Monsieur Seydou BARRO, Mle 96 911 K, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 6ème échelon, est nommé Conseiller technique du ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des finances et de la prospective, chargé du Budget ;

- Monsieur Soutongnoma Abel TIENDREBEOGO, Mle 200 185 W, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 4ème échelon, est nommé Fondé de pouvoirs du trésorier régional du Sahel ;

- Monsieur Cheick Ali Mohamed TRAORE, Mle 104 312 F, Inspecteur du trésor, 1ère classe, 9ème échelon, est nommé Trésorier régional du Sud-Ouest ;

- Monsieur Sidi Mouhamadi GUIRO, Mle 200 092 N, Contrôleur du trésor, 1ère classe, 4ème échelon, est nommé Trésorier départemental de Gomboussougou ;

- Madame Jacqueline KABORE, Mle 278 254 D, Adjoint du trésor, 1ère classe, 4ème échelon, est nommée Trésorier départemental de Pissila ;

- Monsieur Privat ZAGRE, Mle 112 366 Y, Adjoint du trésor, 1ère classe, 8ème échelon, est nommé Trésorier départemental de Barsalgho ;

- Monsieur Yamba BANCE, Mle 363 117 Z, Adjoint du trésor, 1ère classe, 2ème échelon, est nommé Trésorier départemental de Tikaré.

D. AU TITRE DU MINISTERE DE LA TRANSITION DIGITALE, DES POSTES ET DES COMMUNICATIONS ELECTRONIQUES

- Madame Haoua OUATTARA/DAMA, Mle 255 519 U, Ingénieur de conception en informatique, 1ère classe, 5ème échelon, est nommée Responsable du Programme budgétaire « Transformation et écosystème du numérique », cumulativement avec ses fonctions de Directrice générale de la transformation digitale.

E. AU TITRE DU MINISTERE DE LA SANTE ET DE L’HYGIENE PUBLIQUE

- Monsieur Eric Nakaossebgandin TOUGOUMA, Mle 51 326 W, Administrateur des hôpitaux et des services de santé, 1ère classe, 15ème échelon, est nommé Directeur général de la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (CAMEG) ;

- Monsieur Ali DIALLO, Mle 112 406 S, Administrateur des services financiers, 1ère classe, 5ème échelon, est nommé Directeur de l’administration et des finances de l’Office de santé des travailleurs (OST) ;

- Monsieur Doumapoulè Vincent BATIENE, Mle 208 196 J, Médecin épidémiologiste et biostatisticien, catégorie PA, 1ère classe, 6ème échelon, est nommé Directeur de la prospective, de la planification et du suivi-évaluation ;

- Monsieur Sanoussa NIAMPA, Mle 78 236 U, Administrateur des hôpitaux et des services de santé, catégorie N, 1ère classe, 6ème échelon, est nommé Directeur de l’administration des finances du Centre hospitalier régional (CHR) de Kaya.

F. AU TITRE DU MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION

- Monsieur Philippe BAYEN, Mle 257 234 E, Enseignant-chercheur, catégorie P2, grade initial, 1er échelon, est nommé Directeur de la coopération scientifique et technique à la Direction générale de la recherche et de l’innovation ;

- Monsieur Irénée SOMDA, Mle 49 408 X, Professeur titulaire de phytopathologie, catégorie P1, grade 4, 2ème échelon, est nommé Directeur régional de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation des Hauts-Bassins.

III.2. NOMINATIONS DANS LES CONSEILS D’ADMINISTRATION

Le Conseil a procédé à la nomination d’Administrateurs aux Conseils d’administration :

- de l’Institut d’éducation et de formation professionnelle (INEFPRO) au titre du ministère de la Solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille ;

- de l’Ecole nationale des travaux publics (ENTP) au titre du ministère des Infrastructures et du désenclavement ;

- de l’Agence de conseil et de maîtrise d’ouvrage déléguée en bâtiment et aménagement urbain du Burkina (ACOMOD-BURKINA) au titre du ministère de l’Urbanisme, des affaires foncières et de l’habitat.

A. MINISTERE DE LA SOLIDARITE, DE L’ACTION HUMANITAIRE, DE LA RECONCILIATION NATIONALE, DU GENRE ET DE LA FAMILLE

Le Conseil a adopté un décret portant nomination de Monsieur Ibrahim BARRO, Mle 58 685 U, Administrateur des services financiers, Administrateur représentant l’Etat, au titre du ministère de l’Economie, des finances et de la prospective au Conseil d’administration de l’Institut d’éducation et de formation professionnelle (INEFPRO) pour un premier mandat de trois (03) ans.

B. MINISTERE DES INFRASTRUCTURES ET DU DESENCLAVEMENT

Le Conseil a adopté un décret portant nomination de Madame Zalissa BARRY/TAPSOBA, Mle 200 269 G, Administrateur des services financiers, Administrateur représentant l’Etat, au titre du ministère de l’Economie, des finances et de la prospective au Conseil d’administration de l’Ecole nationale des travaux publics (ENTP) pour un premier mandat de trois (03) ans.

C. MINISTERE DE L’URBANISME, DES AFFAIRES FONCIERES ET DE L’HABITAT

Le Conseil a adopté un décret portant nomination de Monsieur Sid Mohamadi OUEDRAOGO, Mle 117 326 Z, Ingénieur en génie civil, Administrateur représentant l’Etat, au titre du ministère de la Santé et de l’hygiène publique au Conseil d’administration de l’Agence de conseil et de maîtrise d’ouvrage déléguée en bâtiment et aménagement urbain du Burkina (ACOMOD-BURKINA) pour un premier mandat de trois (03) ans.

Service d’information du gouvernement

Centrale nucléaire : “Nous pensons pouvoir démarrer le processus de construction, au plus tard en 2025”(ministre en charge de l’énergie, Yacouba Zabré Gouba)

Le gouvernement burkinabè et la société d’Etat russe Rosatom ont, ce mardi 26 mars 2024 à Sotchi, en Russie, où s’est tenu le XIIIè forum international sur l’énergie nucléaire, signé une feuille de route pour la construction de la centrale nucléaire, dont le processus a été enclenché en octobre 2023 par la signature d’un mémorandum d’entente.

Cette signature marque, dit le ministre de l’Energie, des mines et des carrières, une étape très importante dans la mise en œuvre de la décision stratégique du chef de l’Etat, qui est de pouvoir doter le pays d’une centrale nucléaire. “Cette feuille de route comporte des points majeurs, notamment la signature de trois mémorandums d’entente. Le premier porte sur le volet formation ; il s’agira de pouvoir disposer d’une masse critique de citoyens burkinabè formés dans les grandes universités russes sur des spécialités nucléaires et connexes. Dès septembre, nous pourrons avoir la première cohorte qui va se rendre dans les universités, pour pouvoir se former. C’est donc un point important de cette feuille de route. Le deuxième mémorandum va porter sur l’opinion publique, en conformité avec les recommandations de l’AEIA (Agence internationale de l’énergie atomique). En effet, pour la mise en place d’une centrale nucléaire, on recommande que l’opinion soit sensibilisée et qu’on fasse la communication sur l’activité nucléaire. Ce mémorandum va donc permettre d’aller vers une communication à large public sur la mise en place de cette centrale. Le troisième mémorandum va porter sur l’infrastructure nucléaire. Il va consister, à travers ce mémorandum, à fixer les fondamentaux pour l’évaluation et le développement de l’activité nucléaire au Burkina”, a détaillé le ministre de l’Energie, des mines et des carrières, Yacouba Zabré Gouba, à l’issue de la signature des documents avec le directeur général de Rosatom.

Le directeur général de Rosatom, Alexey Likhachev, admirant un pagne Faso Dan Fani et un porte-documents en cuir fabriqué au Burkina, que lui remet le ministre Gouba.

A en croire le ministre, la partie burkinabè tient à l’accélération du processus. “Nous nous sommes accordés avec la société d’Etat Rosatom, pour que déjà au mois de juin, nous procédions à la signature de ces trois mémorandums. Ils vont plus tard enclencher une autre procédure, à savoir l’élaboration et la signature d’un accord fixant le cadre normatif de collaboration entre l’Etat du Burkina et la Fédération de Russie, représentée par Rosatom”, confie M. Gouba.

Selon ses explications, cette démarche devra déboucher sur le volet construction de la centrale, avec les discussions sur les aspects purement techniques et le modèle économique qui va permettre d’accompagner la mise en place de la technologie.

Poignée de main entre les deux personnalités après la signature.

Yacouba Zabré Gouba souligne également qu’au-delà du nucléaire, des domaines “non moins importants” ont été abordés par cette feuille de route, notamment l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques (l’agriculture, la médecine…).

A la question d’en savoir sur le début effectif des travaux à proprement parler, le ministre en charge de l’énergie dévoile : “Nous avons fortement insisté, et ce sont des orientations du chef de l’Etat, pour que le processus soit bouclé dans les brefs délais. Donc, que les trois mémorandums soient signés au plus tard au mois de juin. C’est une avancée notable. Nous avons également insisté sur la signature très prochaine, de l’accord qui doit fixer le cadre normatif. Ensuite, nous pensons pouvoir boucler et démarrer le processus de construction, au plus tard, en 2025”.

Le directeur général de Rosatom (Agence fédérale de l’énergie atomique) a, lui également, félicité cette avancée dans la mise en place de cette technologie. “L’année dernière, nous avons eu la rencontre entre le président Poutine et le président Traoré, qui a consacré le démarrage de la coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire. Pendant presque toute l’année, on a préparé la feuille de route, on a défini les étapes. Il est important que la coopération se développe en Afrique, notamment avec le Burkina Faso, dans le domaine énergétique et non énergétique, telles que l’agriculture, la médecine, etc. Tous ces aspects ont été pris en compte dans la feuille de route”, a soutenu Alexey Likhachev.

La signature est intervenue en plein centre des congrès et expositions de Atomexpo-2024, au parc scientifique et artistique Sirius(une université des sciences et technologies).

La signature, intervenue en cette deuxième et dernière journée de Atomexpo-2024, s’est effectuée dans un cadre spécialement aménagé au cœur de ces congrès et expositions de l’industrie nucléaire mondiale, dans le parc scientifique et artistique Sirius.

O.L.O.
De Sotchi, Russie
Lefaso.net

Russie : Le gouvernement burkinabè et Rosatom arrêtent une feuille de route pour la construction de la centrale nucléaire

Le Burkina vient de franchir un pas vers l’opérationnalisation de la centrale nucléaire. Et ce, par la signature en fin de matinée de ce mardi 26 mars 2024 à Sotchi, en Russie, d’une convention entre le directeur général de Rosatom et le gouvernement burkinabè.

« Nous venons de procéder ce matin à la signature de la feuille de route pour la mise en place de la centrale nucléaire. Elle marque une étape très importante dans la mise en oeuvre de la décision très stratégique du chef de l’État », situe le ministre de l’Energie, des mines et des carrières, Yacouba Zabré Gouba.

Cet acte intervient en marge du XIIIè forum international sur l’énergie nucléaire, « Atomexpo-2024 » (25-26 mars 2024) et fait suite au mémorandum d’entente signé en octobre 2023 entre le gouvernement burkinabè et le géant russe du nucléaire.

Détails à venir.
Lefaso.net

« Atomexpo-2024 » en Russie : Le Burkina Faso au rendez-vous mondial de l’énergie nucléaire

Le géant russe Rosatom, reconnu comme leader mondial de la technologie nucléaire, a ouvert ce lundi 25 mars 2024 à Sotchi, ville située au sud de Moscou, capitale de la république fédérale de Russie, le XIIIè forum international sur l’énergie nucléaire, « Atomexpo-2024 ».

Pendant deux jours, 25 et 26 mars 2024, le parc d’exposition dédié à l’évènement accueille, outre des délégations officielles, des dirigeants d’entreprises de l’industrie nucléaire mondiale, des organisations internationales et plus de 5 000 experts.

A l’image de cette ville (maquette) et de ces…

Dans cette imposante architecture, et en cette première journée, plusieurs communications et rencontres d’affaires se sont côtoyées. L’une des attractions est sans doute l’aire d’exposition garnie de produits de l’énergie nucléaire dans toutes ses facettes et ses tendances futures. « Énergie propre : façonner l’avenir ensemble » est d’ailleurs le thème de l’édition 2024.

… véhicules, toutes les conceptions sont, ici, futuristes.

Selon les statistiques présentées à la cérémonie d’ouverture, ce rendez-vous international sur l’énergie nucléaire, lancé en 2009, n’a de cesse de gagner en prestige et en engouement. Parmi les délégations citées à cette XIIIè édition, le Burkina Faso. Sa délégation est conduite par le ministre de l’Energie, des mines et des carrières, Yacouba Zabré Gouba, accompagnée sur place par l’ambassadeur du Burkina en Russie, Rapougdoudba Ludovic Tapsoba.

Atomexpo-2024, c’est aussi l’expression de la culture.

Cette présence sera, confie le ministre, marquée par la conclusion et la signature, ce mardi 26 mars en fin de matinée, d’ « une feuille de route qui va conduire vers la mise en place de cette centrale nucléaire ».

A en croire le ministre, la politique énergétique occupe une place importante au Burkina, constituant ainsi pour le chef de l’État, un véritable cheval de bataille. Il a rappelé que c’est cette volonté qui s’est traduite entre autres par la signature d’un mémorandum d’entente avec la société Rosatom, en 2023 visant la mise en place d’une centrale nucléaire.

Le ministre Gouba (au micro) avec à sa gauche, l’ambassadeur Rapougdoudba Ludovic Tapsoba et à sa droite, le conseiller spécial du président du Faso, chargé des questions minières et des ressources naturelles, Dr Nicolas Kagambèga.

« L’énergie est un défi majeur pour le Burkina, en ce qu’elle doit pouvoir sous-tendre tout ce qui est développement socio-économique. Nous avons un déficit assez grand, qu’il s’agira dans les prochaines années de combler, afin d’accompagner cette politique d’industrialisation en cours dans notre pays », a présenté le ministre Gouba, pour qui ce forum est donc une opportunité saisie par le gouvernement, pour pouvoir discuter avec la partie russe sur la feuille de route vers la construction de cette centrale nucléaire.

Au-delà même du nucléaire, indique-t-il, la Russie possède des expériences avérées dans plusieurs domaines, à l’image de la médecine et de l’agriculture, par lesquelles le Burkina Faso peut tirer profit pour pouvoir asseoir un développement harmonieux.

<p class="note" data-mc-autonum="Note: « >Lire aussi : Burkina/Energie nucléaire : « Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, l’Afrique doit sauter les étapes. Nous sommes en retard », pousse Zéphirin Diabré

O.L.O
Lefaso.net

Coopération Burkina-Russie : Le Club d’affaires et d’amitié russo-burkinabè lance officiellement ses activités

Le Club d’affaires et d’amitié russo-burkinabè (CAARB) a lancé officiellement ses activités. L’objectif de ce regroupement est de promouvoir le développement social, économique et culturel des populations russes et burkinabè. La cérémonie de lancement a eu lieu ce samedi 23 mars 2023, à Ouagadougou.

Le Club d’affaires et d’amitié russo-burkinabè est une association de droit burkinabè ouverte aux entreprises russes et burkinabè. Créé en septembre 2023, il compte renforcer la coopération entre Ouagadougou et Moscou, notamment les activités économiques et la coopération sur le plan sécuritaire.

Comme première action, le club veut faire une collecte de fonds pour le soutien patriotique. Au cours du prochain trimestre, le club va organiser une vitrine du Burkina Faso en Russie. « L’objectif de cette vitrine, c’est d’aller présenter les potentialités du Burkina en Russie. Parce que la méconnaissance du Burkina fait qu’il y a une réticence de certains hommes d’affaires russes à venir au Burkina. À nous de travailler pour rendre notre pays plus connu », a indiqué le président du club, Dr Christian Ouédraogo.

Dr Christian Ouédraogo, président du Club d’affaires et d’amitié russo-burkinabè

Le club veut également apporter sa participation à la bonne marche du pays. « Notre club a une forte capacité de ses membres qui font des réflexions à travers des commissions spécialisées que nous avons mises en place. Toutes les questions qui concernent la nation pourraient être traitées à ce niveau. Il y a des compétences disponibles pour accompagner les autorités », a ajouté M. Ouédraogo.

Le chargé d’affaires de l’ambassade de Russie au Burkina, Vasilii Zolotukhine, a témoigné sa gratitude aux membres du club. « La mise en place de ce cadre d’amitié s’inscrit en droite ligne de l’ambition de nos gouvernements respectifs d’insuffler une nouvelle dynamique à nos relations dans les domaines politiques, économiques et culturels. Je suis persuadé que l’amitié constitue une valeur fondamentale au pays des hommes intègres. Nous vivons ici chaque jour le sens de l’amitié qui nous unit. Cette tribune me donne l’occasion de renouveler notre gratitude au peuple burkinabè pour son hospitalité et sa fraternité », a laissé entendre le chargé d’affaires.

Le chargé d’affaires de l’ambassade de la Russie au Burkina Faso, Vasilii Zolotukhine

Le Club d’affaires et d’amitié russo-burkinabè se veut être un cadre de concertation et d’échanges entre les hommes d’affaires russes et burkinabè en vue de promouvoir le développement socio-culturel entre les peuples russe et burkinabè.

Selon le chargé d’affaires de l’ambassade de Russie, le club permettra de faciliter la connaissance et la communication mutuelles entre les opérateurs économiques en vue de l’instauration d’un partenariat commercial et industriel de type nouveau. Il a encouragé les hommes d’affaires membres du club à explorer les atouts économiques dans les deux pays et à faire preuve d’audace et d’innovation en vue de concrétiser les potentialités existantes.

Vasilii Zolotukhine a exhorté les hommes d’affaires des deux pays à contribuer pleinement au rayonnement de l’axe Ouagadougou-Moscou et à en faire une référence en matière de coopération bilatérale. Pour terminer, il a réaffirmé aux membres du club toute la disponibilité de l’ambassade de Russie au Burkina Faso à leur apporter tout l’appui technique nécessaire dans l’atteinte de leurs objectifs.

Rama Diallo
LeFaso.net

Burkina / Digitalisation des procédures : Le PNUD offre du matériel informatique au ministère de l’Économie

Le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) a remis, vendredi 22 mars 2024, des équipements informatiques au ministère de l’Économie, pour la mise en œuvre du projet « Système de gestion des correspondances (TRANSDOC) ». Ce projet, qui vise à améliorer la sécurité, la célérité et la transparence dans la gestion des courriers, contribuera à réduire les coûts de gestion. Son objectif à terme, c’est « zéro papier en matière de correspondance au MEFP ».

Le lot de matériel acquis dans le cadre de cet appui est composé de 47 ordinateurs de bureau, 37 imprimantes, deux serveurs, trois licences SQL et un écran de télé plasma de 75 pouces, le tout d’une valeur estimée à près de 77 millions de F CFA. À l’occasion de la cérémonie de remise symbolique, le secrétaire général du ministère de l’Économie, Abdoul Rachid Soulama, a renouvelé sa gratitude au représentant résident du PNUD au Burkina Faso, pour l’appui que son institution apporte au quotidien, en soutien aux efforts du gouvernement pour la construction d’une société burkinabè inclusive, pacifique, résiliente et engagée sur la voie d’une croissance économique durable. « Le ministère de l’Économie, des Finances et de la Prospective s’est résolument engagé dans une démarche qualité, à travers une quête permanente de transparence, d’efficience et d’efficacité dans la gestion des finances publiques, avec comme principal levier majeur la digitalisation des procédures », a rappelé M. Soulama.

Le secrétaire général du ministère de l’Économie (en bleu) a salué l’initiative du PNUD.

La dématérialisation de la gestion documentaire au sein du département en charge de l’Économie, qui bénéficie de l’appui technique et financier du PNUD, s’inscrit dans cette dynamique. Le matériel de production et d’exploitation du système TRANSDOC devrait permettre de finaliser la phase d’adaptation du système, de procéder au transfert de compétences à l’équipe technique chargée de la gestion future, de procéder au déploiement du système, de former un noyau de formateurs, de procéder au lancement de l’exploitation de l’application au sein du ministère.
In fine, ce projet contribuera à réduire les coûts de gestion, car l’objectif à terme, c’est « zéro papier en matière de correspondance au MEFP ».

Vue des participants à la cérémonie de remise de matériel informatique.

Pour relever ce défi, le secrétaire général du ministère a exhorté les parties prenantes à œuvrer davantage, à travers une synergie d’actions et une parfaite symbiose, pour une appropriation rapide et intégrale de TRANSDOC en vue d’une gestion innovante et efficace du courrier au sein du ministère de l’Économie.

Il a saisi l’occasion de cette cérémonie pour souligner l’excellence de la coopération entre le Burkina Faso et le PNUD qui, à l’en croire, « séduit autant qu’elle fascine par la diversité des axes d’intervention, par ses approches innovantes qui s’alignent sur les priorités définies par le pays mais aussi et surtout, par l’impact des réalisations qui honorent les deux parties et font le bonheur des populations bénéficiaires. » Poursuivant son intervention, il a indiqué que les retombées de cette coopération sont davantage plus appréciées en ces moments d’extrême fragilité dus à la crise sécuritaire et humanitaire.

Le représentant résident du PNUD au Burkina Faso, Alfredo Teixeira, à l’issue de la cérémonie.

À travers ce don, le PNUD réitère son engagement à accompagner le Burkina Faso dans son processus de transformation et de modernisation digitale. « Aujourd’hui, nous sommes dans un monde où le digital a un impact sur l’efficience, la célérité et la qualité du service rendu à la population. Comme cela a un impact sur le développement, le PNUD a décidé d’apporter un soutien au ministère des Finances, qui est un ministère fondamental de la transformation du pays. La mission principale, c’est d’accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre de son Plan d’action pour la stabilisation et le développement. La digitalisation est incluse dans ce plan », a justifié le représentant résident du PNUD au Burkina Faso, Alfredo Teixeira. Il a salué le leadership du ministre de l’Économie pour toutes les initiatives et innovations en matière de dématérialisation.

Aïssata Laure G. SIDIBÉ
Lefaso.net

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