C’est parti (samedi, 9 novembre 2024) pour la première Conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique, avec à l’actif, une pléiade d’d’activités, dont des tablettes-rondes, des panels,… et des rencontres bilatérales entre délégations africaines et autorités russes. C’est au pas de course donc, que les ministres burkinabè et nigérien en charges de la diplomatie ont, chacun, échangé avec leur homologue russe autour non seulement de questions bilatérales, mais également de sujets communs à la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES).

« Russie-Afrique : ensemble contre le terrorisme », « Prévention de la course aux armements dans l’espace », « Jeunesse de Russie et d’Afrique : regard vers l’avenir », « Perspectives de coopération scientifique et d’enseignement entre la Russie et l’Afrique », « Partenariat industriel et d’enseignement : potentiel de coopération entre les universités et les entreprises dans le cadre de la préparation du personnel à l’économie réelle » ou encore, le transfert de compétences, la numérisation de l’administration publique, les soins de santé, la sécurité alimentaire, l’exploration géologique, sont entre autres thèmes qui ont, en cette journée, fait l’objet de panels devant de grands mondes.

En plus de leur participation aux rencontres-thématiques, les ministres en charge de la diplomatie du Burkina et du Niger ont, chacun, eu un tête-à-tête avec des autorités russes.

La délégation nigérienne, à gauche (avec le patron de la diplomatie, 2ème plan), livrant les propos introductifs avant les échanges à proprement dits qui sont déroulés hors micros et caméras.

« Nous avons beaucoup apprécié la disponibilité de la Russie à un moment particulier de notre histoire. Après les évènements du 26 juillet 2023, qui ont placé le CNSP (Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie : ndlr) à la tête de l’Etat, et au moment où notre pays faisait face à l’embargo de la CEDEAO et des pays occidentaux en général, nous avons fait appel à notre pays ami, la Russie, qui a répondu présente », a, le ministre nigérien des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur, Yaou Sangaré Bakary, témoigné les reconnaissances du pouvoir de Niamey aux dirigeants de la Russie.

Le ministre Yaou Sangaré Bakary, accueilli à l’entrée de la salle d’audience par son homologue russe, Sergueï Lavrov (à droite).

Le diplomate nigérien salue donc « ce pays ami », la Russie, sur qui son pays a su compter à des moments difficiles et qui a également compris la dynamique de lutte pour l’indépendance et la souveraineté dans laquelle le Niger est engagé.

« Comme vous le savez, nos pays, le Burkina, le Mali, le Niger, se sont engagés pour mutualiser leurs moyens pour faire face à l’insécurité qui sévit au Sahel », a-t-il ensuite rappelé avant de souligner que des acquis ont été engrangés en matière de lutte contre le terrorisme dans ce cadre de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Ici, le ministre Karamoko Jean-Marie Traoré (3ème à partir de la droite), avec à sa droite, l’ambassadeur du Burkina en Russie.

Pour le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, Karamoko Jean-Marie Traoré, le Burkina et la Russie partagent plusieurs points d’intérêt. « Pour nous, c’est tout à fait normal qu’on puisse être présents à cette première Conférence qui inaugure une nouvelle vision de nos relations, le Burkina Faso, mais aussi l’Afrique. Nous partageons plusieurs points d’intérêt, nous pensons que le potentiel de coopération qui existe entre la Russie et le Burkina Faso n’attend seulement qu’à être valorisé et nous sommes-là aussi pour échanger avec vous sur toutes ces questions », s’est-il adressé à son homologue, le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov.

Le ministre Karamoko Jean-Marie Traoré, accueilli à l’entrée par le chef de la diplomatie russe.

Ce conclave international de deux jours (9 et 10 novembre), organisé par le ministère russe des Affaires étrangères et géré par la Fondation Roscongress, s’inscrit dans le cadre du suivi de la mise en œuvre des décisions et recommandations issues des deux derniers sommets du Forum de Partenariat Russie-Afrique. Des sommets qui se sont tenus en octobre 2019 (tournant majeur dans les relations entre la Russie et le continent africain) et en juillet 2023 (ce qui permet de définir de nouvelles priorités économiques et de partenariat pour les deux parties). Et depuis lors, les relations entre la Russie et les pays africains sont dynamiques et se bonifient, à en croire les délégations.

La première Conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique constitue donc un prolongement des efforts pour consolider les liens stratégiques entre la Russie et les pays africains.

Oumar L. Ouédraogo
De Sotchi
Lefaso.net