Les évènements de Yirgou préoccupent le gouvernement. Mais le chiffre de 210 tués donné par le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), selon Ousséni Compaoré, Ministre de la sécurité, est à prendre avec des pincettes. C’était à l’issue du Conseil des ministres extraordinaire tenu ce vendredi 1er février 2019 sous la présidence du chef de l’Etat, Roch Kaboré.

Après plus de deux heures d’horloge, le conseil extraordinaire des ministres a adopté quatre rapports au titre de la réforme des institutions et de la modernisation. Pour le compte du Secrétariat général du gouvernement, deux décrets ont été adoptés. Il s’agit en l’occurrence des décrets portant attributions des départements ministériels et intérim au sein du gouvernement. C’est du moins, ce qu’a livré le porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou. Au titre du ministère de l’intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, un rapport relatif au rapport général et au suivi des recommandations du Forum national de la diaspora qui s’est tenu à Ouagadougou du 11 au 13 juillet 2018, a été adopté.

« Le conseil a adopté les conclusions de ce forum et il a été donné instruction au ministre en charge du dossier de mettre en œuvre les TDR (Ndlr, thermes de référence) afin de rendre effectif trois recommandations qui avaient été prises lors de ce forum. Il s’agit de l’élaboration d’une politique nationale de la diaspora, la mise en place du réseau professionnel des Burkinabè de l’extérieur et du renforcement des capacités opérationnelles du ministère de l’intégration et des Burkinabè de l’extérieur », a précisé le ministre Dandjinou.

Concernant le ministère de l’eau et de l’assainissement, il ressort du compte-rendu que le conseil a adopté un décret portant définition des normes, critères et indicateurs d’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement des eaux usées et excrétas. Il s’agit, « de se conformer à un certain nombre de normes au niveau de l’Organisation mondiale de la santé à savoir notamment les conditions de captage, de traitement, de transfert des eaux potables ; des conditions de rejet des eaux usées et excrétas dans l’environnement et également les conditions d’accès aux services d’eau potable et d’assainissement », toujours selon lui.

Actualité nationale oblige, la recrudescence des attaques terroristes a été soulevée par les journalistes. « En ce qui concerne la situation dans le Sahel et à l’Est, il faut savoir que nous le prenons très au sérieux et nous travaillons nuit et jour à ce que les attaques cessent », a rétorqué le ministre de la sécurité, Ousseni Compaoré qui révèle que leur « stratégie est d’éradiquer la racine du mal et cela ne saurait se faire en deux jours, trois jours », car « nos frontières sont immenses et il est difficile de mettre des soldats, des policiers et des gendarmes à tous les coins pour surveiller ».

Contrairement au gouvernement qui dresse un bilan de 80 morts suite au massacre à Yirgou, le collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés annonce plus de 200 pertes en vies humaines. « Il ne faut pas vous précipiter sur les chiffres. Il y a des réseaux sociaux qui font rage. Chacun y va de ses suppositions, de ses certitudes », s’est-il adressé aux journalistes. « Quand l’enquête aboutira, les chiffres officiels seront communiqués. Il n’y a aucun intérêt à cacher des chiffres. C’est un malheur qui nous a frappés », a promis le ministre Compaoré.

L’organisation du FESPACO a aussi été discutée

A trois semaines du déroulement du FESPACO, les préparatifs vont bon train, foi du ministre en charge de la culture, Abdoul Karim Sango. « Du point de vue des ressources à mobiliser, l’Etat a joué sa partition. Sous le leadership du Président du Faso, il a alloué 1 milliard F CFA pour cet évènement. Nos partenaires habituel et bien d’autres nouveaux partenaires sont bien mobilisés et engagés à nous accompagner. A ce jour, nous enregistrons des contributions importantes de leur part », a-t-il expliqué.

Au cinquantenaire du FESPACO, d’éminentes personnalités dont le président de la commission de l’Union africaine, la directrice générale de l’UNESCO, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie ont déjà confirmé leur présence. Le président Kagamé, rappelle le ministre Sanogo, est l’invité d’honneur.

Vu la situation sécuritaire qui prévaut actuellement, des dispositions ont été prises. « Au niveau du comité d’organisation, il y a une commission sécurité qui s’active depuis près de trois mois. Egalement, le président du Faso a instruit les ministre de la défense et de la sécurité de sorte qu’au-delà de ce comité d’organisation, ils se donnent tous les moyens afin de garantir la sécurité des festivaliers », a-t-il rassuré. En retour, il invite les festivaliers à s’en tenir aux consignes des Forces de défenses et de sécurité.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net