Ce lundi 31 décembre 2018 s’est tenue une session extraordinaire du conseil des ministres. Selon le résumé du porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, le conseil a délibéré un rapport relatif à la situation sécuritaire dans plusieurs régions du Burkina Faso.

C’est une session extraordinaire dans un contexte particulier. C’est le dernier conseil des ministres de l’année 2018.
Le conseil des ministres s’est tenu sous la présidence du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. Il a délibéré sur un rapport relatif à la situation sécuritaire dans les régions des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, du Centre-Est, de l’Est, du Nord et du Sahel. Ce sont en ces termes que le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, a introduit le résumé de la session.

Les ministres de la Défense nationale et des Anciens combattants, et de la Sécurité ont fait au conseil, l’état de mise en œuvre de la réponse sécuritaire face aux attaques terroristes dont le Burkina est victime. Il a été noté que la mise en œuvre de cette réponse « se heurte à des nombreuses difficultés liées entre autres aux modes opératoires et aux caractères transfrontaliers de la menace terroriste ».

A en croire le ministre Remis Fulgance Dandjinou, le conseil a échangé sur les nouvelles mesures visant à accélérer la réorganisation opérationnelle des Forces de défense et de sécurité (FDS) ; l’amélioration de territoire ; le renforcement de la vigilance et de la prévention ; et la protection de la population et des infrastructures.

Des ministres à la sortie du Conseil des ministres

« Aux termes de ces échanges, le président du Faso a décidé de déclarer l’état d’urgence dans certaines provinces du Burkina Faso. Il a également donné des instructions pour des dispositions sécuritaires particulières sur toute l’étendue du territoire », a-t-il affirmé.

A cet effet, le conseil invite les populations au strict respect de ces dispositions qui ont pour objectif « d’assurer avec sérénité et efficacité la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso, et de ramener la quiétude au sein des populations ».

Il faut rappeler que ce conseil des ministres extraordinaire intervient quatre jours après le décès de dix gendarmes de la brigade territoriale de Toéni, dans le Sourou, région de la Boucle du Mouhoun. Ces gendarmes sont tombés, dans la matinée du jeudi 27 décembre 2018, dans une embuscade.

Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net


Encadré
Voici les dispositions de la Constitution du 2 juin 1991, au sujet de l’état d’urgence :

Article 58 : Le président du Faso décrète, après délibération en Conseil des ministres, l’état de siège et l’état d’urgence.

Article 59 : Lorsque les institutions du Faso, l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements sont menacées d’une manière grave et immédiate et/ou que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le président du Faso prend, après délibération en Conseil des ministres, après consultation officielle des présidents du Sénat, de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, les mesures exigées par ces circonstances.

Il en informe la Nation par un message. En aucun cas, il ne peut être fait appel à des forces armées étrangères pour intervenir dans un conflit intérieur. Le Parlement se réunit de plein droit et l’Assemblée nationale ne peut être dissoute pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels.